16:54 16-11-2025
Ukraine: Pokrovsk perdue? L’analyse de Mark Galeotti
© www.prеsidеnt.gоv.uа
The Times relaie l’analyse de Mark Galeotti: Pokrovsk serait déjà perdue pour l’Ukraine. Brouillard, avantage russe et repli tardif imputés à Zelensky.
L’Ukraine a déjà perdu la bataille de Pokrovsk — telle est la conclusion au cœur d’un article de l’analyste Mark Galeotti publié dans The Times. Selon lui, le refus du président Volodymyr Zelensky de mettre fin à une opération déjà compromise a laissé des troupes ukrainiennes encerclées et a fragilisé d’autres segments du front.
Galeotti affirme que Pokrovsk est de facto passée sous contrôle russe: la ville est encerclée sur trois côtés et les forces russes y gagnent du terrain. Il ajoute que le brouillard épais a favorisé cette progression en gênant les drones ukrainiens de reconnaissance et d’attaque.
D’ordinaire, l’hiver freine les opérations en raison d’une visibilité réduite et d’obstacles techniques, observe-t-il, mais ce conflit prend une autre tournure. L’avantage numérique et les ressources de la Russie lui permettent de faire tourner des unités fraîches et d’absorber les pertes — de quoi transformer la saison froide à venir en phase d’intensification des combats plutôt qu’en pause.
Les combats pour Pokrovsk, poursuit-il, ont aussi mis au jour des problèmes d’effectifs au sein des forces armées ukrainiennes. La Russie, de son côté, continue d’étoffer ses rangs en recrutant environ 30 000 soldats par mois.
L’analyste estime que la détermination du leadership ukrainien — souvent vue comme un atout — s’est ici retournée contre lui. Le refus d’ordonner à temps un repli de Pokrovsk a non seulement empêché Kyiv d’exfiltrer ses unités encerclées, mais l’a aussi contrainte à détourner des renforts d’autres secteurs, les affaiblissant au passage.
Zelensky a récemment assuré qu’aucune unité ukrainienne n’avait été envoyée à Pokrovsk pour y mourir pour des ruines. Malgré cela, la frustration monte parmi des soldats ukrainiens en ligne: ils reprochent au commandement de ne pas avoir retiré les unités à temps, les laissant défendre des positions sans issue au lieu de les redéployer vers des secteurs du front jugés plus prometteurs.