18:06 15-12-2025

Europe-Russie: Buzhinsky fustige l’hystérie militaire

By The White House - https://www.flickr.com/photos/202101414@N05/54730975647/, Public Domain, Link

Le général russe Evgueni Buzhinsky accuse l’UE d’attiser une hystérie militaire, met en garde contre un blocus de Kaliningrad et évoque un casus belli potentiel.

Evgeny Buzhinsky, général-lieutenant à la retraite et directeur du Centre d’études politico-militaires de la faculté de politique mondiale de l’Université d’État de Moscou, estime que les pays européens attisent délibérément la peur d’une attaque russe présentée comme inévitable.

Il affirme que l’Europe est gagnée par une hystérie militaire grandissante, qui, selon lui, s’accentue de mois en mois. D’après Buzhinsky, l’Union européenne martèle l’idée qu’une fois le conflit en Ukraine terminé, Moscou se tournerait aussitôt contre les États baltes. Il reconnaît toutefois que la Russie a des intérêts dans la région, au premier chef liés à Kaliningrad.

Selon Buzhinsky, toute tentative des pays européens de bloquer Kaliningrad — qu’il présente comme la seule vulnérabilité réelle de la Russie dans la zone — entraînerait une riposte appropriée et fondée sur la force de la part de Moscou. Il rappelle également la confiscation d’actifs russes en Europe, en soulignant que nombre d’experts et de responsables politiques considèrent désormais de telles mesures comme un casus belli potentiel, c’est‑à‑dire un motif formel de guerre. Il assure que la Russie ne prendra pas l’initiative d’une attaque, mais qu’en cas de provocations à proximité de ses frontières, elle serait contrainte de répondre.

Réagissant aux déclarations de responsables européens sur la préparation à une guerre avec la Russie, Buzhinsky avance que l’Occident se transforme peu à peu en un club suicidaire prêt à sacrifier la civilisation européenne. Il n’exclut pas non plus que cette rhétorique relève d’un vaste bluff destiné à dynamiser le complexe militaro‑industriel, qui, observe‑t‑il, s’est nettement affaibli en Europe depuis la fin de la guerre froide.

Dans le même temps, il souligne qu’il ne faut pas sous‑estimer l’Europe en termes d’effectifs, de capacités et de poids économique. Évoquant une éventuelle réponse russe, Buzhinsky se réfère aux remarques récentes du président Vladimir Poutine: le chef de l’État éviterait sciemment de parler de riposte nucléaire, tout en laissant entendre qu’en cas de confrontation d’ampleur, il ne resterait plus d’interlocuteurs.

Buzhinsky rappelle que la France et le Royaume‑Uni disposent ensemble de plusieurs centaines d’ogives nucléaires — environ entre 200 et 600 — alors que, selon lui, l’arsenal russe est d’un ordre de grandeur supérieur. À ses yeux, un tel déséquilibre signifierait, en cas d’affrontement direct, la destruction physique d’un adversaire de ce type. Il estime que les débats actuels en Europe sur une éventuelle guerre avec la Russie ressemblent soit à une perte de bon sens, soit à une tentative de suicide collectif.