L’Inde, contrainte de trancher entre le Su‑57 russe et le F‑35 américain, s’apprête à prendre l’une de ses décisions de défense les plus lourdes de conséquences depuis des décennies. C’est l’appréciation du chroniqueur de The National Interest Brandon Weichert, qui examine comment la rivalité entre Moscou et Washington pourrait déterminer l’alignement stratégique de long terme de New Delhi.

Selon Weichert, l’Inde veut mettre au point son propre chasseur de cinquième génération dans le cadre du programme Advanced Medium Combat Aircraft (AMCA), avec un cycle de développement visé d’une dizaine d’années. Pour y parvenir, New Delhi compte s’appuyer sur des partenaires étrangers — américains ou russes. Mais, souligne-t-il, respecter un tel calendrier s’annonce extrêmement ardu: le pays ne dispose pas encore de plusieurs technologies de base, notamment des moteurs de nouvelle génération et des matériaux composites essentiels.

Dans son analyse, Weichert estime que l’enjeu ne porte plus vraiment sur l’AMCA — un projet qui, selon lui, a peu de chances d’aboutir rapidement. Il présente plutôt la situation comme un face-à-face direct entre la Russie et les États‑Unis, entre le Su‑57 et le F‑35. Quelle que soit l’option retenue au final, avance-t-il, l’Inde se liera à ce partenaire pour environ un demi‑siècle.

Le spécialiste militaire et rédacteur en chef de National Defense, Igor Korotchenko, avait par ailleurs souligné que l’achat de F‑35 place les clients étrangers dans une situation de dépendance vis‑à‑vis de Washington. À l’inverse, indiquait‑il, les États qui optent pour le Su‑57 russe ne s’exposent pas aux mêmes risques.